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Zusammenfassung: <jats:p>Cet article porte sur l’un des traits majeurs des récits de filiation, mis en évidence par chacun d’eux ou presque. Il s’agit du défaut de transmission dont les écrivains présents, ou leurs narrateurs, s’éprouvent comme les victimes. Dans <jats:italic>L’orphelin</jats:italic> de Pierre Bergounioux, <jats:italic>La marque du père</jats:italic> de Michel Séonnet, <jats:italic>Je ne parle pas la langue de mon père</jats:italic> de Leïla Sebbar, <jats:italic>Atelier <jats:sc><jats:italic>62</jats:italic></jats:sc></jats:italic> de Martine Sonnet et <jats:italic>Le jour où mon père s’est tu</jats:italic> de Virginie Linhart, les narrateurs font l’expérience majeure d’une <jats:italic>déliaison</jats:italic>, s’éprouvent comme orphelins et manifestent par là même une lucidité particulière envers leur <jats:italic>situation historique</jats:italic>, lucidité qui affecte le processus d’écriture, la matière et la manière des textes. Ces récits de filiation seraient ainsi, dans une époque en déshérence, la réponse littéraire à l’égarement de notre temps. Si nombre de romans contemporains s’élaborent sur une nostalgie du romanesque, ils semblent s’être engagés, dans leur modestie même, à renouer les fils distendus de la communauté.</jats:p>
Umfang: 95-112
ISSN: 1492-1405
0014-2085
DOI: 10.7202/038860ar